Interview Mike d'Inca (Sinsémilia) : "En tant que parents, on est inquiets du monde et du pays que l'on va laisser à nos enfants"

Le groupe de ska-reggae Sinsémilia fête cette année ses 30 ans de carrière. Avant son passage à Ondres le 8 octobre, rencontre avec le chanteur et compositeur Mike d'Inca.

<cdc
Mike d’Inca et Sinsémilia en concert à Ondres le 8 octobre prochain à Ondres(©DR)
Voir mon actu

Les Sinsémilia, fleuron du ska-reggae français, sont de retour sur scène pour fêter leurs trois décennies. Leur tournée passera par Ondres le 8 octobre prochain. L’occasion de voir ou de revoir une formation musicale teintée d’engagement, de motivation mais aussi de douceur. 

Le chanteur et compositeur Mike d’Inca, auteur du livre « Souvenirs d’un Sinsémilia »* où il retrace les moments forts du groupe, se confie avant son concert sur la scène Capranie à Ondres

 À lire aussi

Actu : Il y a un engagement et une sincérité toujours intacts après 30 ans, chez Sinsemilia. Comment expliquez-vous ça ?

Mike d'Inca : Je crois qu'à la base dans notre histoire, on a mis en priorité la volonté de réussir notre aventure humaine. C'est ce qui fait que le groupe dure depuis autant d'années. Dès le début, c'était une priorité pour nous. On a toujours été énormément dans l'échange, dans l'écoute. Tous ces paramètres étaient prioritaires par rapport au succès.

Dans notre histoire, on a mis en priorité la volonté de réussir notre aventure humaine

Mike d'IncaAuteur et compositeur de Sinsémilia

L'aventure est donc réussie ? 

MI : Je considère que ça fait un moment qu'elle est réussie (rire). C'est ce dont on est le plus fier aujourd'hui.

Ce dernier album « 30 ans », sorti cette année, comporte pas mal de morceaux retravaillés mais aussi des nouveautés. Comment l'avez-vous construit ?

MI : Il y avait cette envie de se dire que ça serait super de faire 30 titres pour les 30 ans. J'étais un peu sceptique quant à la faisabilité du projet car les plannings étaient un peu serrés. Mais on nous a dit, à un moment, de rester tous confinés et on s'est lancé là dedans. On a énormément bossé, on a retravaillé des vieux titres, des nouveaux. On a voulu allé partout où le plaisir nous guidait et ça donne ce triple album.

Nous n'avons jamais fait de concert à l'économie.

Mike d'IncaAuteur et compositeur de Sinsémilia
Sinsémilia fête ses 30 ans de carrière.
Sinsémilia fête ses 30 ans de carrière. (©Nicolas B)

Le public, toute génération confondue, répond toujours présent. Comment avez-vous réussi à construire cet attachement autour de Sinsémilia ?

MI : C'est difficile dans ma position de répondre à ça. Indépendamment de la musique, beaucoup de personnes nous disent qu'elles ressentent notre sincérité. Elle se ressent dans notre manière de faire et ça joue dans le fait que le public nous suit depuis tant d'années. Je crois que les gens savent que l'on fait toujours le maximum avec Sinsemilia, on ne triche pas quand on est devant le public et je ne pense pas que l'on ait fait un concert à l'économie.

La boucle est-elle bouclée avec ces 30 ans de carrière ? 

MI : Je ne réfléchis pas en terme de boucle (rire). J'essaye de réfléchir en forme de plaisir et tant qu'il est encore là et tant que la vie veut nous prêter la santé... on réfléchira à ça plus tard. On sait bien que les meilleures années sont derrière nous, même si on prend beaucoup de plaisir en ce moment. On est lucide sur le fait qu'on n'est pas reparti pour trente ans (rires), on se concentre sur le moment présent et on profite un maximum.

Vidéos : en ce moment sur Actu

"En 1998, beaucoup de radios m'avaient dit que l'on était trop alarmistes, que le Front National ne dépassait pas les 10%. 25 ans plus tard, on se dit qu'on n'était pas si alarmistes que ça"

Mike d'IncaAuteur et compositeur de Sinsémilia

Depuis 30 ans, on ressent dans vos titres un certain engagement, notamment contre les extrêmes. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la situation de la France ?

MI : En tant que parents, on est inquiets du monde et du pays que l'on va laisser à nos enfants. C'est un sentiment entre inquiétude et désolation. À l'époque, quand on avait fait le morceau contre le Front National (NDLR : "la flamme" en 1998), beaucoup de radios m'avaient dit que l'on était trop alarmistes, que le Front National ne dépassait pas les 10%. 25 ans plus tard, on se dit qu'on n'était pas si alarmistes que ça et malheureusement on avait des raisons d'être inquiet. Et on en a un peu plus aujourd'hui.

Sinsémilia à Ondres le vendredi 8 octobre

  • 20h
  • Salle Capranie
  • Tarif : 20 €

* « Souvenirs d’un Sinsémilia » (Echo Productions, 2019)

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

Actu Landes

Voir plus