En 1975, Jacques Michel lance l'album Migration, quelques mois après la mort de sa conjointe, Claire. Il y raconte son deuil. Aujourd'hui, le chanteur replonge dans ses souvenirs, en espérant que ses chansons, même après toutes ces années, feront du bien à ceux qui vivent un deuil.
« J’étais près d’un piano que j’avais chez moi. Je n’ai jamais joué de piano de ma vie. Je me suis assis au piano, j’ai plaqué mes doigts sur des notes noires et des notes blanches et ça a donné un accord et il est sorti un juron en même temps que l’accord. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire Printemps noir, et ça a été la première chanson. »
Claire est décédée le 2 avril 1975, après une courte hospitalisation pendant laquelle Jacques Michel a eu le temps d’écrire seulement les deux premiers couplets de la chanson. Ce n’est qu’après qu’il a terminé le reste. « Que font les psychologues? Ils font parler les gens, croit le chanteur. Je pense qu’il faut exprimer ce qu’on ressent. Dès mon enfance, j’ai compris ça. »
« Je ne savais même pas que je faisais une thérapie. J’avais des choses à dire et je les disais en chansons. »
Sa fille, Sophie Rodrigue, n’a pas connu sa mère. La chanson Tu n’auras pas connu ta mère lui est dédiée. « J’ai relu tous les textes dernièrement », raconte-t-elle. « Cet album-là nous réunit. Je sais et je saurai toujours qu’on est réunis par cet événement », dit son père.