L'auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe est un artiste qui jouit d'une reconnaissance nationale et d'un capital de sympathie tellement grand, qu'il est facile d'oublier que c'est aussi un petit gars de « chez nous ». Le presque quadragénaire est né à Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais c'est en Outaouais, à Gatineau plus précisément, qu'il a grandi et développé un goût pour la musique et l'art de la scène.
Petit retour dans le temps
L’animatrice Jhade Montpetit est allée à sa rencontre, alors qu’il lance un tout nouvel album du temps des Fêtes intitulé Chansons hivernales. De ses modestes débuts dans un café de Saint-André-Avellin à son statut de vedette qui lui a permis une collaboration spéciale avec la star internationale Mika, Pierre Lapointe s’est confié avec franchise et honnêteté.
Le Centre national des arts
Plus jeune, Pierre Lapointe était un grand habitué du Centre national des arts qu’il visitait régulièrement avec ses parents. C’est aussi là qu’il a dépensé la majorité de ses paies d’adolescent pour aller voir des spectacles. Des années plus tard, alors qu’il foule à son tour les planches de la salle Southam, le chanteur confie que ce lieu demeure à ses yeux symbolique et magique, comme s’il n’avait pas le droit lui aussi d’y produire des spectacles. Syndrome de l’imposteur quand tu nous tiens!
La Maison de la culture de Gatineau
Saviez-vous que Pierre Lapointe a déjà été concierge à la Maison de la culture de Gatineau? Non, il ne jouait pas un rôle dans une pièce de théâtre. Il a véritablement été sur la liste de paie de la Ville de Gatineau. Lorsqu’il avait 16 ans, il a passé un été à nettoyer la scène et les loges des artistes.
Tout nouveau, tout show
Pierre Lapointe n’a pas encore 20 ans, mais il accumule déjà les prix en enchaînant les concours et les festivals. Entre autres, en 2000, à l’âge de 19 ans, il remporte la première place du concours Tout nouveau, tout show qui se tient à Aylmer à l’Auberge Symmes. « Je n’avais pas d'attente et ça m’a surpris », a-t-il raconté à l’animateur Mario Girard au lendemain de sa victoire. « [Mon style], soit on aime ou soit on n’aime pas. » Il promet candidement à l’animateur de continuer à écrire des chansons. On connaît la suite… c’est le début d’une carrière extraordinaire.
Musiqu’en nous
La biographie officielle du chanteur prétend que sa carrière a pris son envol en septembre 2001, lorsqu’il a remporté le grand prix du Festival international de la chanson de Granby. Mais, c’est véritablement dans un café de Saint-André-Avellin, au festival Musiqu’en nous, que Pierre Lapointe s'est révélé pour les premières fois au grand public. Un secret régional bien gardé!
Scène de la fête du Canada
Le 1er juillet 2011, Pierre Lapointe livre une performance lors des célébrations de la fête du Canada. Cette apparition soulève l’ire de quelques souverainistes qui trouvaient impensable l’idée selon laquelle un artiste québécois puisse à la fois participer à la fête du Canada et à la Fête nationale de la Saint-Jean. L’auteur-compositeur-interprète expliquera plus tard que son choix de prendre part au spectacle était politique.
Son coming out
Pierre Lapointe est devenu involontairement une icône gaie, un qualificatif qu’il rejette toutefois du revers de la main. De son homosexualité, dira-t-il à l’émission de Franco Nuovo, « c’est très rare que j’en parle. Je n’ai pas besoin d’en parler, je le vis ». Le chanteur ne veut pas être le porte-étendard de la cause gaie, car selon lui l’homosexualité — au Québec à tout le moins — n’est plus un enjeu. « Le combat est ailleurs », a-t-il affirmé. « Je suis gai et le monde le sait, c’est tout. »
Les osties de A!
En automne 2015, Pierre Lapointe digère mal la décision de Radio-Canada d’avoir tiré la plogue sur son émission Stéréo Pop. Il le fait clairement savoir à l’émission Tout le monde en parle quelques mois plus tard. L’auteur-compositeur-interprète accuse la télévision d’État de manquer de vision culturelle. Il s’en prend entre autres à cette manie qu’a le diffuseur public de favoriser les grosses vedettes populaires au détriment des artistes qui sont « underground », moins de masse. Radio-Canada a rapidement réfuté « le jugement sans nuance » du chanteur, rappelant que « les contraintes financières imposées à Radio-Canada au cours des dernières années [...] ont réduit notre marge de manœuvre ».
Indigné, au Gala de l’ADISQ
Pierre Lapointe est reconnu pour ne pas avoir la langue dans sa poche. Lors du 41e Gala de l’ADISQ tenu en octobre 2019, il ne s’est pas gêné pour vilipender les géants du web qu’il a accusés de voler les revenus des artistes. En colère, il a demandé aux politiciens présents d’agir. « Nous sommes tous dans la merde », a-t-il lancé, indigné. « Pas juste l’industrie de la musique, mais aussi les médias, les chauffeurs de taxi, les gens qui font de l’hôtellerie, du commerce au détail et j’en passe. »