Art Mengo

Art Mengo
© dr
Passeport artiste
16/09/1962
Toulouse (France)
Pays:  France
Langue:  Français
Qualité:  Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical:  Chanson

Voix douce et personnalité discrète, Art Mengo est un artiste solitaire qui de sa ville fétiche, Toulouse, envoie quelques messages mélancoliques qui sont devenus autant de tubes.

Biographie: 

Fils d'Espagnols républicains réfugiés à Toulouse, Art Mengo naît dans cette ville le 16 septembre 1962. Celui qui se nomme en réalité Michel Armengot n'est pas au départ prédisposé à la musique. Durant son enfance et une partie de son adolescence, il souffre de surdité à 70%. Il est introverti et se replie souvent seul, dans sa chambre. Sa mère lui offre malgré son handicap, un petit clavier. Après une intervention chirurgicale, il retrouve parfaitement son ouïe. Il se plonge alors avec délectation dans le monde des sons.

Après sa réussite au baccalauréat, il entre à la faculté de physique-chimie tout en jouant le soir, du piano dans les bars. Abandonnant ses études, il travaille dorénavant comme manutentionnaire chez Renault et s'achète un magnétophone huit pistes pour enregistrer des chansons. En effet, il stocke depuis un moment des compositions personnelles dont les textes ont été écrits par son beau-frère, Patrice Guirao. Le tandem fonctionne bien et le résultat est cohérent.

En 1988, il apporte au studio Polygone de Toulouse, une maquette et signe un contrat avec un éditeur quelques jours plus tard. Et la magie peut opérer : "Les parfums de la vie" se répandent sur les ondes radio et la voix rocailleuse et douce du chanteur devient familière à un grand nombre de gens.

1990 : "Un 15 août en février"

Après la sortie de ce 45 tours, un embrouillamini juridique avec son éditeur l'empêche de publier un album pendant un an. Il faut donc attendre début 90, pour entendre la nouvelle livraison d'Art Mengo de dix titres, "Un 15 août en février". L'album se vend à quelques 60 000 exemplaires, sans doute freiné dans sa progression par la censure qui frappe le titre "Caïd Ali" en pleine guerre du Golfe. Mais son talent est maintenant reconnu, et il obtient la Victoire de la Révélation Masculine en 91 (récompense française).

Souvent comparé à un artisan, Art Mengo concocte un second album qui sort en 1992. Enregistré dans sa ville natale, "Guère d'amour" est écrit en collaboration avec son double, Patrice Guirao qui lui apporte des textes sobres et pourtant forts, qui se veulent parfois impudiques. Ces morceaux, dont "Gino" et "Nous nous désaimerons" sont semble t'il, destinés à être joués sur scène car leur sonorité est plus "live", plus acoustique aussi.

Malgré son retranchement volontaire, Art Mengo compose aussi pour les autres : il écrit en 1992, le titre "Ça ne change pas un homme" pour Johnny Hallyday et compose la totalité de l'album de variété de l'artiste allemande Ute Lemper en 93. Cela donne lieu à un duo avec elle, intitulé "Parler d'amour".

En mars 93, Art Mengo tente de s'imposer sur les planches du Casino de Paris. Entreprise difficile pour le jeune chanteur introverti. Pourtant en dépit de quelques imperfections, ses premiers pas sont encourageants. On retrouve ainsi l'artiste au festival du Printemps de Bourges et aux Francofolies de la Rochelle.

Les deux années suivantes, Art Mengo se retire dans sa ville de Toulouse et prend son temps pour élaborer son troisième album. Son presque frère Patrice Guirao est parti à Tahiti mais cela ne les empêche pas de communiquer et de travailler ensemble. Installé dans son propre studio, Art compose des titres intemporels, un peu tristes. "La mer n'existe pas", voilà le constat abrupte du chanteur pour ce disque qui nous permet de cerner un peu plus sa personnalité. Pourtant, il s'agit bien d'une œuvre où la maturité de l'artiste s'impose. 

1997 : "Live au Mandala"

Ses prestations sur scène étant rares, elles sont accueillies avec enthousiasme par un public de plus en plus nombreux. En novembre 96, il se produit au Pigall's à Paris, pour trois soirées. De lui-même, il confesse que la scène est devenue une petite thérapie personnelle et qu'elle lui est dorénavant indispensable. Il enregistre d'ailleurs un disque en public "Live au Mandala" en 97 qui confirme son attachement à ce mode d'expression. Il choisit de revisiter les chansons qui ont jalonné sa carrière au travers d'une formule intimiste qui correspond bien à ce qu'on attend de lui. Comme propulsé par ce nouvel opus, il enchaîne sur une tournée en France qui le mène de Paris (New Morning le 29 & 30 avril) aux Francofolies de la Rochelle le 14 juillet.

Dans sa lancée, Art Mengo sort un album original en mars 98, intitulé "Croire qu'un jour…" Avec son complice Guirao, il propose quelques titres tout en subtilité et demi-teintes. Du simple "Faudrait jamais s'aimer" à "Sentiments usés", le thème de l'amour un peu triste est récurant et inépuisable. L'artiste trouve là sa source d'inspiration majeure.

Doutant de ses talents de chanteur, Art Mengo pose ses valises à Toulouse chez lui pendant quelques temps. Il continue à composer pour d'autres : Florent Pagny, Henri Salvador ou Enrico Macias.

2003 : "La Vie de château"

Ce n'est qu'en septembre 2003 qu'il sort enfin un nouvel opus intitulé "La Vie de château" en tant qu'interprète et compositeur, les paroles étant signées de son ami Marc Estève. Mélodies subtiles, voix légèrement rocailleuse et légère, sonorité acoustique et textes ciselés sur mesure, vaguement mélancoliques, sont autant de facteur de réussite. Le premier simple s'intitule "Je passerai la main". Notons un bel hommage à Claude Nougaro, toulousain comme Art Mengo, "Monsieur Claude".

Art Mengo retrouve le public à partir de mars 2004. Il fait un passage par l'Olympia à Paris le 5 avril. La tournée se termine l'année suivante en mai. Ses retrouvailles avec la scène le comble largement.  

C'est ainsi que juste après, il commence à écrire un nouvel album. "Entre mes guillemets" sort en février 2006. La composition des morceaux lui reste impartie. Mais pour la première fois, il se lance aussi dans la l'écriture de textes ("Ma douleur préférée" ou "Entre mes guillemets"). Marc Estève quant à lui, signe la majorité des autres textes dont le premier extrait commercialisé "Je ne voyage pas, je pars". On note aussi la participation de l'écrivain Marie Nimier et de la chanteuse Clarika ("Un jour comme les autres").

Art Mengo est prêt à repartir sur les routes pour présenter son nouvel album à son fidèle public. Le 21 février, il commence une nouvelle tournée.

2009 : "Sujet libre"

Art Mengo entre à nouveau en studio en 2009 et sort une nouvelle galette le 24 septembre, qu’il baptise "Sujet libre". C’est presque à une dissertation de philosophie qu’il convie l’auditeur avec des chansons puisant souvent leurs thèmes dans l’histoire mouvementée des hommes : "Ciao Wiedersehen" évoque les femmes tondues après la Seconde guerre mondiale, "Randonnée en famille" la fuite de ses parents à travers les Pyrénées pour fuir l’Espagne du général Franco, "Homo sapiens Barnard" raconte la première transplantation cardiaque… 

Certains textes sont une nouvelle fois signés de sa main, d’autres de celle du fidèle Marc Estève. Côté notes, l’orchestre est luxuriant (une quinzaine de musiciens au générique) et délivre un jazz frais et doux teinté de variété. Mais, pour des raisons économiques, c’est en trio avec Lionel Suarez à l’accordéon et Loïc Pontieux à la batterie qu’Art Mengo s’élance sur les routes de France à l’automne 2009. Ils posent leurs valises à l’Européen, à Paris, cinq soirs de suite, du 20 au 24 octobre.

Art Mengo continue à donner des concerts à travers la France.

2012 : "Ce petit chemin"

En 2012 sort un double album, "Ce petit chemin" et "Live en trio".  Le premier comprend treize chansons interprétées en duo avec la comédienne et chanteuse Lara Guirao, dont onze inédites et deux reprises de Mireille. Les textes sont signés Marc Estève, Lara Guirao elle-même, Marie Nimier Thierry Illouz et Art Mengo. Le second est un live en trio, où il reprend en acoustique ses plus belles chansons.

Et le musicien reprend la route avec l'accordéoniste Lionel Suarez pour donner des concerts on ne peut plus intimistes, une formule qui convient très bien à son répertoire. Il se produit notamment au Trianon à Paris le 2 mars 2017.

2018 : "La Maison des ailes"

Son dixième opus, "La Maison des Ailes", est un album concept autour de l'épopée aéropostale. Le nom de l'album fait référence à l'hôtel du Grand Balcon, un établissement de Toulouse auquel Jean Mermoz  avait attribué ce surnom. C'est Marc Estève qui cette fois-ci se charge de l'intégralité des textes, alors que la chanteuse Maurane vient poser sa voix sur plusieurs titres en participant notamment à l'enregistrement des chœurs. Art Mengo confirme aussi son attrait prononcé pour les sonorités latines comme avec le titre très évocateur "Deux ou trois choses de Gardel".

Les concerts se poursuivent.

Février 2020

Discographie
LA MAISON DES AILES
Album - 2018 - Verycords
CE PETIT CHEMIN
Album - 2012 - Kabassa Prod
SUJET LIBRE
Album - 2009 - Harmonia mundi
ENTRE MES GUILLEMETS
Album - 2006 - Polydor
LA VIE DE CHÂTEAU
Album - 2003 - Polydor
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