L'Orléanais William Sheller s'amuse à jouer "un curé un peu bizarre" pour son premier rôle au cinéma

C’est son premier rôle dans un long métrage. L’auteur-compositeur et interprète William Sheller, installé dans le Loiret, endosse la soutane avec un certain plaisir dans le nouveau film de Yolande Moreau, La Fiancée du poète.
"J’aime beaucoup ce personnage du père Benoît qui sort des normes", affirme Yolande Moreau. "La soutane arrange tout, relève timidement William Sheller. J’ai été élevé par les curés, je sais ce que c’est".

William Sheller sort son autobiographie, écrite dans le Loiret

"C’est un curé un peu bizarre, qui a un petit secret", remarque encore, amusé, William Sheller. "Un curé qui joue du Abba à l’orgue de l’église, alors que je ne suis pas du tout fan de leur musique, que je trouve trop commerciale. La situation est certes incongrue mais je me suis plié aux indications de Yolande Moreau. J’ai dit textuellement mon texte comme si c’était du Claudel. Yolande m’indiquait surtout la psychologie du personnage, cela m’a beaucoup facilité les choses."
La comédienne et réalisatrice cherchait un curé, qui devait être plus âgé qu’elle.

S’il a aimé l’expérience parce qu’il ne fait que "quelques apparitions bien placées", le chanteur a en revanche détesté se voir à l’écran ! "Surtout la première fois. Je me disais que j’aurais dû jouer ça autrement. Mais il fallait faire ce qu’on me demandait pour respecter le personnage et ne pas chercher à me mettre en avant. La deuxième projection s’est beaucoup mieux passée pour moi", sourit l’interprète de Un homme heureux. "Mais vous savez, quand on chante, on joue aussi des personnages. La mélodie aide beaucoup à l’intonation des mots et donc à créer ces personnages. Au cinéma, c’est différent, il faut tout inventer."
L’invention est aussi ce qui a séduit William Sheller dans le projet d’album Sheller simplement. De Calogero, Jeanne Cherhal, Eddy de Pretto, Véronique Sanson, Alex Beaupain ou Albin de la Simone, une quinzaine d’artistes ont en effet revisité en piano-voix les plus grands succès de William Sheller dans un album hommage à paraître vendredi.

"Rock’n’dollars est devenu une supplication..."

"Flatté et ému", William Sheller ne reconnaît aucune de ses chansons mais aime ce que ces interprètes en ont fait : "Ils se sont approprié chacun des titres, ce n’est pas de la copie conforme, c’est vraiment autre chose. Eddy de Pretto et Sofiane Pamart ont, par exemple, considérablement ralenti le titre Rock’n’dollars, qui est devenu une supplication, c’est très intéressant. Delerm lui a repris son univers pour interpréter Les Filles de l’aurore. Chacun a fait sa petite histoire, et j’aime bien... C’est fait pour ça les chansons : on les lance en l’air et à partir de là, les gens se les approprient. C’est élastique la musique et c’est très bien comme ça".

Un film, deux comédiens... et un public heureux, ce lundi soir au cinéma Les Carmes d'Orléans

Katia Beaupetit