Temps de lecture : 2 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Lecture audio réservée aux abonnés
On le savait retraité, dans sa demeure du Loiret, retiré du métier et du showbiz, qu'il n'a jamais vraiment apprécié. À 77 ans, voilà William Sheller de retour sur grand écran dans le rôle d'un curé atypique et loufoque dans le nouveau film de Yolande Moreau, La Fiancée du poète, une comédie fantasque où se croisent nombre de personnages déroutants et attachants. « C'est un curé un peu bizarre, qui a un petit secret, a confié le chanteur à La République du Centre. Un curé qui joue du ABBA à l'orgue de l'église, alors que je ne suis pas du tout fan de leur musique, que je trouve trop commerciale. »
Sheller fait quelques apparitions bien ciblées, en barbichette et soutane, un rôle qu'il a pris plaisir à interpréter. « Quand on chante, on joue aussi des personnages. La mélodie aide beaucoup à l'intonation des mots et donc à créer des personnages. Au cinéma, c'est différent, il faut tout inventer. » Pour ses premiers pas, il s'est simplement laissé guider par Yolande Moreau en puisant dans ses souvenirs. « La soutane arrange tout, j'ai été élevé par les curés, je sais ce que c'est », relève-t-il auprès du quotidien. « J'ai dit textuellement mon texte comme si c'était du Claudel. Yolande m'indiquait surtout la psychologie du personnage. Cela m'a beaucoup facilité les choses. »
Entre eux, une rencontre improbable… Un jour, la comédienne reçoit une demande du chanteur sur Facebook qui souhaite être son ami. Fan de Sheller, de l'homme et de ses tubes, elle saute sur l'occasion et lui propose de jouer le rôle d'un prêtre dans son prochain film. « Travailler avec Yolande Moreau, ça marque une vie, a reconnu le chanteur dans Le Parisien. Je ne veux pas louper ça. Même si c'est pour porter un costume d'ours avec un zip, je prends ! »
Grand débarras
À voir si Sheller continuera un bout de chemin sur les plateaux de cinéma… Après quarante ans de carrière dans la musique, le compositeur-interprète avait décidé de s'octroyer une retraite bien méritée dans sa propriété campagnarde, qui jouxte une forêt. Après des problèmes cardiaques, qui ont entraîné fatigue, lassitude et même un burn-out sévère, le musicien surdoué avait décidé d'arrêter la scène et d'écrire ses Mémoires, William (éditions des Équateurs). Il a vendu son piano à queue, dispersé ses disques d'or et ses Victoires de la musique, et comptait bien vivre sur ce qu'il appelle son « matelas », à savoir sa retraite et ses royalties…
Et, même s'il n'aime pas écouter ses propres tubes, il se dit aujourd'hui flatté et ému de voir une quinzaine d'artistes – dont Calogero, Véronique Sanson, Eddy de Pretto – reprendre ses titres dans un album hommage qui sort vendredi. « C'est fait pour ça, les chansons, relève-t-il dans La République du Centre. On les lance en l'air et, à partir de là, les gens se les approprient. C'est élastique, la musique, et c'est très bien comme ça. »
William Sheller m’accompagne depuis toujours. J’adore ses chansons.
Quel génie dans tous les domaines de la musique ! Mes éloges seront forcément insuffisants, c'est pourquoi je préfère me taire et laisser jouer l'artiste.
J'adore la finesse, l'élégance, la distinction de vos chansons