Aldebert, le père chanteur

Par Nicolas Kalogeropoulos
Aldebert
En 2008, pour son 1er album Enfantillages, personne n'y croyait. On disait à Guillaume, « ça marchera jamais, c'est pas vraiment pour les enfants ni pour les adultes. » Dix ans, 3 albums, 60 duos, et des centaines de dates de concerts plus tard, le constat est là : Aldebert ? Ça cartonne !

Vous pensiez que Guillaume avait commencé la chanson pour enfants suite à une naissance ? Erreur ! Son premier bébé, c'est son album Enfantillages, il y a bientôt dix ans. En revanche, il est depuis devenu père de trois enfants : Charlie, 5 ans et demi, Gabin, 2 ans et demi, et Lison, 7 mois. Alors comment en est-il arrivé là ? Peut-être est-ce lié à son métier d'animateur scolaire, ou faut-il chercher du côté de sa propre enfance lorsqu'il écoutait en boucle Anne Sylvestre et Steve Waring. Guillaume trouve l'inspiration autour de lui, en fonction des événements qui lui arrivent, de ses émotions ou de ce qu'il voit. Comme il le dit, ses idées de chansons lui tombent un peu du ciel. Notamment lorsqu'il fait son footing dans les forêts, autour de chez lui vers Besançon.

Aldebert aime partager ses chansons avec d'autres artistes. En dix ans, il a fait plus de 60 duos avec des artistes très variés, comme Tryo, Sanseverino, Zaz, Mathieu Chedid ou encore Olivia Ruiz. Entre deux concerts, Guillaume aime passer du temps avec sa femme et ses enfants… quand ce ne sont pas eux qui viennent avec lui en tournée pour faire une apparition sur scène ! Pour les 10 ans d'Enfantillages, Aldebert sort une réédition de ses meilleures chansons avec plein de nouveaux duos et quelques inédits !

VOTRE ENFANCE

Quel est l'album que vous écoutiez quand vous étiez jeune ?

Quand j'étais petit, j'écoutais en boucle les 33 tours d'Anne Sylvestre et Steve Waring. J'ai eu le plaisir d'inviter ces deux artistes sur Enfantillages, c'était important pour moi. D'une certaine façon, il y a des liens entre leur musique et la mienne parce qu'on s'adresse aux enfants. Le fond est le même, la forme est différente. Mais il y avait chez Steve Waring quelque chose de très transversal, comme dans ma musique, avec beaucoup de couleurs et de styles différents.

Plus grand, vous rêviez déjà d'être chanteur ?

Hou là, pas du tout, surtout pas ! Déjà, je pensais que c'était un métier qui n'existait pas. C'était abstrait, je ne pensais pas que c'était possible de faire chanteur. C'était comme être astronaute. Et puis j'étais très introverti, rien que de passer au tableau dans la classe, c'était compliqué, alors sur scène devant des gens…

Ce que vous retenez de l'éducation de vos parents…

Plutôt des bonnes choses. J'ai des souvenirs de bienveillance. En tant qu'enfant unique, j'étais très chouchouté, très gâté. Mes parents me laissaient faire beaucoup de choses. Scolairement, c'était compliqué. Aujourd'hui j'ai envie de les remercier pour cette enfance où j'ai pu exprimer ma personnalité. A l'école, j'ai fait un peu n'importe quoi parce que j'avais du mal avec le système. J'avais besoin d'être valorisé, de faire autrement. Du coup, j'ai redoublé deux fois, j'ai bossé à l'usine, j'ai repris les études. J'ai eu mon bac à 23 ans. J'essayais plein de choses tout le temps. J'étais comme ça. Le fait d'avoir fait plein de petits boulots, ça m'a nourri.

LA GROSSESSE DE VOTRE FEMME

Lorsque vous avez appris la (les) grossesse(s) de votre femme…

J'ai vécu une explosion intérieure incroyable. Comme une espèce de révélation. Ça m'a fait écrire beaucoup de chansons. C'est arrivé, on était préparés. Tout s'est passé très simplement.

Votre meilleur souvenir de grossesse, c'est…

Le meilleur souvenir de grossesse, ce n'est pas la première écho, mais on a vu un médecin qui fait écouter le cœur qui bat. Ce son du cœur qui tape à fond la caisse, ça m'a vraiment bouleversé. Ça nous a mis une claque énorme.

Avant le premier enfant, vous auriez aimé savoir…

Rien de particulier, si ce n'est qu'on a découvert être dans ce paradoxe de parents : nous n'avons plus la liberté qu'on avait avant mais on a une richesse familiale incroyable. Avec ma femme, on se dit qu'avant on faisait beaucoup de choses, mais finalement on ne faisait pas grand-chose.

ÊTRE PAPA

Ces objets ou astuces qui vous ont sauvé la mise les premiers mois…

Pas spécialement d'astuces, mais nous aimons les petits rituels avant d'aller se coucher, toujours la même chanson. Le concept de rituel qui va servir de repère à l'enfant.

Un moment de pur bonheur avec vos enfants, c'est…

Y a un truc où j'ai eu beaucoup d'émotions, c'est la première fois où on a skié avec mon grand, tous les deux. On a pris le télésiège, il me suivait et on discutait. C'était génial ! Et puis, j'aime aussi les fous rires à table quand on est tous ensemble.

En tant que papa, vous souhaitez transmettre à vos enfants…

J'ai envie de les ouvrir à plein de choses, de les aider à trouver qui ils sont. J'ai envie de les éveiller à la musique ou au fait de raconter des histoires quel que soit le médium, mais sans rien imposer. Si ça se trouve ils feront peut-être de la compta, j'en sais rien (rires) !

VOTRE VIE DE MAGIC DAD'

En tant que père, quels sont vos activités et combats quotidiens…

On essaie de se battre ensemble sur les clichés que renvoie la société et qui ne sont pas très bons. Aujourd'hui, on voit beaucoup de communautarisme. On essaie de les initier aux idées de tolérances et d'ouverture. Mon grand m'a demandé « Est-ce que je peux aller au cours de catéchisme, je voudrais bien savoir si c'est vrai, cette histoire de Jésus. »

Votre truc pour jongler entre vie de famille et vie professionnelle ?

C'est vraiment travailler en amont sur les agendas pour que les enfants ne soient pas toujours trimbalés chez les nounous. On s'accorde une fois tous les mois un week-end où ils sont en tournée avec nous. Mais aussi du temps de couple pour faire la fête avec des adultes sans enfants par exemple. On essaie de caler les choses.

Un Magic Papa en 2019, c'est…

Un papa présent, pas que physiquement, qui est vraiment connecté à son enfant et qui partage des choses avec lui. On rencontre souvent la difficulté d'être présent avec les enfants, mais pas d'être réellement avec eux. Éviter d'être juste la figure du père ou de la mère. Et vivre vraiment ensemble.

Dans quels domaines, vous autorisez-vous à être un parent imparfait ?

On est peu obligés avec nos vies. Parfois on lâche un peu, notamment sur le sommeil, ou alors on va regarder un dessin animé de plus, alors qu'on essaie de faire gaffe aux écrans

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