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Michel Berger pose doucement sa main sur l’épaule de France et ses yeux se ferment...

Michel Berger, ici en 1985 sur le plateau de l'émission «Le Grand Echiquier».
Michel Berger, ici en 1985 sur le plateau de l'émission «Le Grand Echiquier». © BENAROCH/SIPA
La Rédaction , Mis à jour le

2 Août 1992, il y a 30 ans, Michel Berger, artiste de génie, s'éteignait à Ramatuelle, terrassé par un infarctus. Le 18 août, Paris Match sort un Hors-Série consacré à France Gall et Michel Berger, destins croisés, destins brisés. Voici l'un des articles de ce numéro d'exception. 

 Voici l'article d'Arnaud Bizot, tel que publié dans Paris Match en 1992.

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Paris Match n° 2255 du 13 août 1992

Il appelle France Gall : «Qu’est-ce qui se passe? J’ai à nouveau mal à la poitrine.» Michel Berger est dans son bain. Dimanche soir, 20h30. Il est inquiet. Il vient de jouer au tennis, une petite heure, comme chaque jour depuis qu’il est à Ramatuelle. Mais cette fois-là, il a dû interrompre sa partie. Premier élancement au cœur. Cela ne dure pas longtemps, il rentre dans sa maison. Pense que c’est la chaleur, et c’est vrai qu’aujourd’hui il a fait spécialement chaud.

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Second élancement dans le bain, France Gall téléphone à un médecin de garde. Il est en tournée. Une secrétaire le contacte par radio. Le médecin rappelle aussitôt chez les Berger, il ne connaît pas bien la route. Au téléphone, France Gall est tremblante: «Dépêchez-vous, il a très mal.» Dix minutes plus tard, le médecin est au chevet du compositeur. Michel Berger est en peignoir, allongé sur son lit. Ça va mieux. Il a l’air rassuré, détendu même, c’est tellement agréable quand la douleur s’arrête. «Cela me serrait dans la poitrine, je ne veux pas resouffrir comme cela», dit-il au médecin qui lui donne un comprimé et lui demande s’il a eu des antécédents cardiaques. Non. Rien.

Lire aussi : Michel Berger «sous une pression incroyable» au moment de sa mort, un proche raconte

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Il faut quand même faire immédiatement un examen. «Si l’examen est bon, vous devrez sans doute faire attention, désormais. – Si c’est pour finir comme Goscinny, ça n’est pas la peine», plaisante Michel Berger. [Le scénariste d’«Astérix» est mort au cours d’un examen cardiaque en pédalant sur une bicyclette.] Le médecin prend le téléphone sur la table de chevet, appelle SOS Médecins et le Samu. Ils ont le matériel adéquat.

Il parle au Samu, se retourne vers Michel Berger. Brusquement, le chanteur pâlit, il porte de nouveau la main à son cœur. Le médecin lâche le téléphone, lui fait une injection. Michel Berger s’étend sur le lit, France Gall s’assied près de lui. Maintenant, les gestes du chanteur sont lents. Il pose doucement la main sur l’épaule de France. Lentement ses yeux se ferment. Lentement, sa main sans force quitte l’épaule de sa femme et tombe sur le lit. Michel Berger est mort. Un quart d’heure s’est écoulé depuis la venue du médecin. Le Samu et SOS Médecins arrivent à leur tour. Pendant trois quarts d’heure, ils essaient de réanimer le chanteur. Intubation, assistance respiratoire, massage cardiaque. Il n’y a plus rien à faire. Il est 21h30.

Voir aussiDans les archives de Match - Les étés de France Gall et Michel Berger

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