Se souvenir de Daniel Darc, poète rock

Etienne Daho et Daniel Darc - Antoine Giacomoni
Etienne Daho et Daniel Darc - Antoine Giacomoni
Etienne Daho et Daniel Darc - Antoine Giacomoni
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L'arrangeur Frédéric Lo, les journaliste musicaux Christophe conte et Jean-Eric Perrin rendent hommage à Daniel Darc, une semaine après sa mort. Du groupe Taxi Girl à l'album Crèvecœur, ils racontent le parcours artistique du chanteur disparu.

Avec

"D'une bande magnétique, un soupir lui échappe. Sur un écran géant, ses yeux se ferment. Cherchez le garçon, trouvez son nom." Taxi Girl - "Chercher le garçon"

« Ça fait longtemps que je suis là, mais il y a eu tellement d'éclipses que si l'on en compte le temps réel, je suis un petit nouveau. » Daniel Darc

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Sa rencontre avec Frédéric Lo

Fréderic Lo a remis Daniel Darc en selle. Il avait disparu, ou presque, depuis près de dix ans : « Comme beaucoup de gens de ma génération, j'aimais beaucoup Taxi Girl, ce que faisait Daniel et je le croisais dans un état improbable et je trouvais ça dommage que ce garçon ne fasse pas quelque chose d'important. Je me suis dit qu'il faudrait peut-être qu'il fasse une rencontre, et c'est comme ça que je lui ai proposé d'écrire une chanson pour la chanteuse Dani. Très vite, on a commencé à faire des chansons ensemble. Daniel, disait souvent qu'on était très différent, mais je n’avais aucune complaisance avec son way of life. Ce qui m'intéresse, c'est l'œuvre. On a travaillé vraiment très dur tous les deux, et puisque ça nous a plu, on a continué. »

Le journaliste Jean Yves Perrin

Le journaliste a été le premier à écrire sur Taxi Girl, le premier groupe de Daniel Darc : « C'était un groupe qui n'a rien à voir avec le reste. Un groupe compliqué, car Daniel est tombé très tôt dans cette mythologie du rock. A l'époque, c'était inespéré pour un groupe de faire un disque, devenir un artiste à succès, c'était carrément inatteignable. Le rock français se limitait à Téléphone et Trust. Taxi Girl est arrivé avec une autre proposition, une fascination pour le Velvet Underground et les Doors qui n'était pas du tout à l'ordre du jour à cette époque. Et aussi une attitude totalement je m'en-foutiste. Je me souviens d'un concert où ils sont montés sur scène dans un festival où Daniel a dit « Nous, on n'aime pas les autres groupes. C'était l'antithèse du côté sympa de Téléphone. »

C'est une chanson
4 min

Etienne Daho évoque sa rencontre avec Daniel Darc

« On s'est rencontré au Palace, backstage en 1979. Il avait une aura un peu maléfique, mais c'était un garçon très gentil. Il était, comme nous tous à l'époque, fasciné par nos héros sacrés, Iggy Pop, Alan Vega en passant par le Velvet et William Burroughs. Daniel était très influencé par leur romantisme d'une manière plus radicale que nous, autres. J'aime beaucoup la manière dont il écrivait. Et puis il avait vraiment une signature vocale très particulière. »

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Le journaliste Christophe Conte

Christophe a été l’un des premiers à avoir interviewé Daniel Darc, d’une manière improbable, lors d’un concert estival : « C'était l'été sous un chapiteau. On a prévenu tous les mecs du lycée en disant venez voir si c'est vraiment le groupe dont vous parlez que c’est de la variété. Le concert a été assez catastrophique, sur scène, ce n'était pas du tout en place et c'était très fort, et ça ne ressemblait absolument pas à ce qu'on entendait sur leurs disques. Mais forcément, ça a été un groupe tellement révélateur. On était adolescent, et pour s’inscrire en rupture avec les gens qui sont autour de vous, c'était le groupe idéal parce qu'il brassait des références, c’était un véritable jeu de piste culturel. Daniel était aussi un passeur. »

La journaliste Laurence Romance

La journaliste Laurence Romance a fait partie de l'aventure du label Mankin. Ce label a été monté par Taxi Girl et son manager Alexis Carlin. On se souvient des quelques maxi 45 tours comme « La crise des civils » avec une photo superbe de Jean-Baptiste Mondino, et puis, « Mort à Venise » de Radio Romance où officiait la journaliste en tant que chanteuse : « Je pense qu'il y avait une surenchère aussi, à cause du décalage entre la musique de leurs disques, et une tentation très forte de surjouer le côté destroy sur scène, avec des complexes hérités du punk, tout ça en étant en même temps des jeunes gens modernes en petit costume à la Kraftwerk. »

La programmation musicale :

  • "Je me souviens, je me rappelle"
  • "Aussi belle qu’une balle" Taxi Girl
  • "La ville"
  • "La pluie qui tombe"
  • "Mort à Venise" Radio Romance (extrait)
  • "My baby left me"
  • "Chercher le garçon" Taxi Girl
  • "A love Supreme – Part II (Resolution)" John Coltrane

Pour en savoir plus, écoutez l'émission...

L'équipe

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