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Gérard Manset remixe ses souvenirs comme ses chansons

Autoportrait de Gérard Manset aux Philippines en 1981.

Etrange Gérard Manset. Près d'un demi-siècle de chanson, depuis Animal on est mal(1968) jusqu'à Opération Aphrodite (2016), plus de vingt albums, une stature de chanteur culte, et pourtant il n'a jamais donné aucun concert. Trop perfectionniste, trop individualiste, trop occupé à bidouiller et à remixer ses chansons en studio jusqu'à la maniaquerie.

Cet excentrique cultive sa légende d'artiste à part et «voyage en solitaire», comme le dit son titre autobiographique de 1974. Il va jusqu'à illustrer les pochettes de ses albums avec ses propres photos. Car l'animal est aussi féru de peinture et de photographie.

Les Editions Favre viennent de publier MansetLandia, un pavé contenant ses meilleures photos de voyages depuis les années 1970. On saute de Caracas à Phnom Penh, de Buenos Aires à Manille, des scènes de rue aux auto­portraits, des reliefs de table aux ambiances léchées façon cata­logue de voyage. Un désordre qui renvoie à la complexité de Manset et à sa manière de voyager: «Je ne vais nulle part avant de repartir, c'est atypique, mais c'est ma personnalité», expliquait-il en 2011.

Ces clichés au 28 mm qui tentaient de capter «la vie qui va à 200 à l'heure» et laissaient l'artiste «secoué, émerveillé» sont accompagnés de textes poétiques. L'intérêt de ces photos est de pouvoir entrer dans les paysages affectifs de Manset, ceux qui lui ont inspiré des dizaines de chansons émotives et intemporelles. A feuilleter en réécoutant Solitude des latitudes ou Royaume de Siam.

MansetLandia, Gérard Manset, Ed. Favre, 600 p.